mercredi 24 juin 2015

Retour à la maison !

Ça y est, nous sommes de retour en France ! 

          Après un vol sans encombre depuis Capetown, nous arrivons tôt le matin à Londres. Nous rallions la gare de Saint Pancras en métro, en faisant une pose du côté de Westminster, en particulier dans un petit parc où nous tuons le temps en jouant sur les jeux (le plancher musical que nous avion découvert à l'aller à beaucoup de succès) et en retournant dans la pizzeria qui avait, souvenez-vous, permis à Tom et Lise de se transformer en pizzaiolo, le temps d'un dîner. Cette fois-la, ils auront moins de chance et devront se contenter de savourer leur excellent repas italien.
     En début d'après-midi, Eurostar et vers 18h00, arrivée à la Gare du Nord, où attendent impatiemment Serge et Thérèse, les grands-parents et également notre cousin Alan et sa fille Savanha, Alan étant venu quasi-exprès depuis la Meuse pour nous faire un coucou. Tout ce petit monde s'est retrouvé chez Anne , la sœur de Bruno, et Olivier pour passer une journée de retrouvailles... et fêter l'anniversaire d'Anne et de Tom (un peu en avance) avec un magnifique gâteau maison improvisé : juger vous-même : 




       Samedi soir, Nous prenons notre dernier transport en commun, le TGV, pour enfin arriver à Châtellerault. A la descente du train, un comité d'accueil surprend les enfants par ses cris et ses applaudissements : les copains sont venus nous accueillir chaleureusement et par surprise ! Après de longues minutes de retrouvailles, le chef de gare nous invite va quitter la gare qu'il souhaite fermer pour la nuit ! La soirée se poursuit alors jusqu'à la nuit (4-5 heures plus tard qu'en Afrique du Sud, c'est quand même plus sympa pour ce type de soirée !) à la maison, que nous retrouvons avec grand bonheur.




      Merci à tous pour ce retour en France et ces accueils très agréables : ça conforte notre sentiment que, pendant 10 mois, nous n'avons jamais vraiment été seuls dans notre aventure et que, via les mails, Skype et ce blog (merci Internet !), nous avons gardé le contact avec la famille et les amis.

Bilan de l'Afrique du Sud

       Nous sommes tous les 4 unanimes pour dire que nous finissons notre périple avec un excellent choix de pays. L'Afrique du Sud que nous avons parcourue (plus de 5000km !) a été magnifique du début à la fin : les parcs animaliers, le Lesotho, le Drakensberg, la côte est suivant l'Océan Indien, la Garden Route et enfin Capetown, tout nous a dévoilé des paysages splendides, qui n'ont pas grand chose à envier à l'ouest américain. La population nous a semblé plutôt sympathique, la nourriture, si elle n'est pas très variée, est en revanche plutôt bonne et plus de 2 fois moins chère qu'en France, à iso-qualité (et bien plus copieuse). Bref, on s'y sent bien.

         Il faut toutefois rester tolérant et compréhensif sur quelques aspects pratiques de la vie de tous les jours, en particulier liés aux infrastructures du pays : en 1 mois, nous avons supporté 4 "load shedding", ces coupures de courant programmées et tournantes sur plusieurs quartiers (dans tout le pays), 2 coupures d'eau (là, c'était des accidents semble-t-il), une panne d'internet (et quand ça marche, ça ne marche pas vite...), une panne de portail électrique, 2 crevaisons (vu certains chemins que nous avons empruntés, ce n'est pas si pire !)

       La population noire est de prime abord plutôt joyeuse, avec des rires très fréquents dans les groupes. Mais, après quelques jours, on y repère également beaucoup de regards tristes, ce qui met le doute sur le niveau de joie des vivre de cette population (9 Sud-africains sur 10 sont noirs). Toutes les villes et les campagnes ont leurs "villages" de cabanes, de nombreuses personnes sont désoeuvrées, nous n'avons jamais vu autant de gens mendier aux feux tricolores qu'en RSA et les petits boulots (jugés inutiles en France, et qu'on a éradiqués) sont innombrables : serveurs d'essence (1 par pompe), aides aux stationnement, surveillants de parking, nettoyeurs, vendeurs de rue, ... Plusieurs discussions avec des congolais émigrés nous ont fait comprendre la détresse de nombreux noirs, qui considèrent vraiment que les blancs ont encore le pouvoir et l'argent : 25 ans après la fin de l'Apartheid, la réalité économique n'a pas vraiment changé, et il faudra certainement 1 ou 2 autres générations pour voir se créer une réelle mixité sociale et économique. Même si nous avons vu des noirs dans des gros 4x4 et quelques blancs faire la manche, chaque jour, ce sont majoritairement les blancs qui roulent dans les grosses voitures et possèdent les (souvent très grandes) maisons ; tous les logements où nous avons dormi, et les restaurants où nous avons mangé étaient tenus par des blancs pour une clientèle quasi exclusivement blanche ; en revanche, les serveurs, les gardiens, les femmes de ménage et le personnel étaient tous noirs. Cette situation à plutôt eu tendance à nous mettre mal à l'aise au fil des jours.

        Et paradoxalement, celui qui a combattu ces inégalités et injustices toute sa vie a quasiment atteint le stade de Dieu de la patrie : Nelson Mandela est partout : sur les billets, sur les affiches, ses statues ou peintures sont dressées partout, son nom est donné aux rues, aux jardins publics, à une fleur... Il fait converger sur lui toutes les années de combat contre l'Apartheid et les années de libération qui ont suivi la chute du gouvernement. Cette déification est extraordinaire.

      Bref, l'Afrique du Sud est une superbe destination aujourd'hui et nous espérons qu'elle le sera encore plus lorsqu'un équilibre plus juste des richesses sera atteint (soyons optimistes) dans quelques années.




Capetown (Afrique du Sud)

(du samedi 6 au jeudi 11 mai)

      Ça y est : nous avons atteint notre dernière destination : Capetown, la capitale législative de l'Afrique du Sud. Nous avons réservé une location à une quinzaine de km au Nord du centre-ville, sur la côte, à 5mn à pied de la plage. Le soir de notre arrivée, il y a panne d'eau pour toute la ville (un truc rarissime à Capetown...) ; elle sera rétablie à 23h00. Nous allons directement à la plage admirer le coucher de soleil (enfin du bon côté de la mer !) et en même temps la vue, depuis la mer, sur le centre de Capetown qui se love au pied de la Table Mountain, cette montagne plate à l'aspect assez inhabituelle. La plage semble infinie du nord au sud et le calme de la mer (on est en fait dans une immense baie) nous permet de faire un concours de ricochets jusqu'à la nuit.


      Le lendemain, il fait aussi beau que la veille : nous décidons donc de partir à l'ascension de Table Mountain, à pied, au grand dam des enfants qui ont bien répéré le téléphérique en alternative. Il nous faut 2 heures pour nous hisser jusqu'au plateau où nous pique-niquons. Le chemin était finalement très abrupt, le plus souvent avec des pierres pour former des marches, et les enfants ont impressionné beaucoup d'autres randonneurs qui suaient des litres d'eau ! Et c'est Virginie qui est arrivée la dernière ! Beaucoup d'efforts mais ça valait le coup : la vue sur la ville et la côte est magnifique et cette montagne elle-même, avec ses sœurs qui s'étendent jusqu'à la pointe de la péninsule, donnent un relief vraiment unique à cette ville.



      Lundi matin, RDV en centre-ville pour un "free walking tour", cette visite à pied par un guide bénévole, comme on avait réalisé à Valparaiso. Celle-ci est plus courte et donc moins fouillée qu'au Chili. Elle nous permet de découvrir quelques bâtiments datant de la colonisation de Capetown d'abord par les Portugais, puis par les Hollandais et enfin par les Anglais ; l'architecture est donc largement dominée par le style victorien, qui se mélange avec des bâtiments modernes carrés et en béton bien moins esthétiques... Notre guide nous redonne quelques notions sur l'apartheid et nous montre entre autre la cathédrale St George qui a vu Desmond Tutu se faire sacrer archevêque, le premier noir, au grand dam du gouvernement blanc impuissant, les bureaux où l'on venait chercher sa classification blanc, noir ou coloré, ou encore le City hall, d'où Nelson Mandela a prononcé son premier discours public à sa sortie de prison.
       L'après-midi, nous allons manger dans le quartier de Bo-Kaap, tout près, en direction de Table Mountain, qui regroupe la communauté musulmane, et qui fait perdurer la tradition des petites maisons colorées à 1 étage  : très sympa. Enfin, le soir, nous allons nous perdre dans le port réhabilité il y a quelques années en lieu de commerces, de restaurants, d'hôtels,... tout en conservant son rôle portuaire. La fatigue et les courbatures de la veille aidant, la visite sera de courte durée...



        Le jour suivant, nous profitons du temps toujours très clément pour aller manger un Chip and Chips sur une plage un peu au Nord, qui permet de jouir d'une belle vue sur la mer. Puis, direction le jardin botanique de Kirstenbosch, réputé l'un des plus beaux du monde. Et c'est sûrement vrai : sa situation au pied de Table Mountain et surplombant la ville permet des vues panoramiques, ses arbres plusieurs fois centenaires sont magnifiques et les plantes, disposées en larges jardins par familles sont entretenues à la perfection. Nous n'aurons pas le temps de tout parcourir, mais les enfants joueront 1/2h au loup avec 3 frère et sœurs de leur âge et pour eux, c'était ça la meilleure partie du jardin ! Tom s'est rassuré en disant qu'il était en pleine forme, prêt pour jouer à nouveau avec les copains ! Vivement de les revoir ! 



      Mercredi, nous prenons la voiture en direction de notre dernier logement, au milieu de la péninsule du Cap, sous Capetown, de manière à la visiter sur nos 2 derniers jours. Nous l'avons choisi près d'un parc national qui héberge une colonie de pingouins africains, proche des Humbolt, que nous avons ratés en Nlle-Zélande. C'est là que nous passerons plus de 2 heures à les observer marcher, entrer et sortir de l'eau, se frictionner entre eux ou encore aller chercher inlassablement des brindilles pour parfaire le nid sur la plage. C'est un régal de voir ces animaux si sympathiques et attendrissants.



        Jeudi, dernier jour en Afrique et surtout dernier jour de notre tour du monde (les enfants sont impatients d'être au soir) ! Avant de rejoindre notre avion, nous poussons jusqu'au sud du sud, au Cap de Bonne Espérance ; pour les puristes, ce n'est pas le point le plus au sud, qui est en réalité à quelques km d'ici, et qui se nomme Cap Agulhas, mais c'est celui que tout le monde a appris à l'école... Nous sommes chanceux car nous bénéficions d'une superbe journée (c'était couvert la veille), et le bout de la péninsule ne baigne donc pas dans la brume comme c'est souvent le cas. Finalement, nous passerons plus de temps sur Cape Point, à quelques centaines de mètres, qui abrite les 2 phares et qui est plus impressionnant car ses falaises de plus de 100m tombent à la verticale dans l'eau telles une proue de gros navire. Nous savourons les dernières minutes avec un pique-nique au bord des vagues formées par l'océan Atlantique ET l'océan Indien : ce n'est possible qu'ici ! 




lundi 8 juin 2015

Suite du trajet vers Capetown - Afrique du Sud

(du samedi 30 mai au samedi 6 juin)
         Après nos quelques jours à travers le Drakensberg, que nous avons réellement apprécié, nous avons décidé de rejoindre la région de Capetown, tout à l'ouest, en longeant la côte, ce qui nous fera rouler près de 1500 km.

        Notre première étape est Port Saint Johns, une ville côtière de l'Océan Indien, sur l'embouchure de la Mzimvubu River. En fait, notre logement s'en trouve à 5 km, et surplombe la "Second Beach", une plage au fond d'une baie formée par des collines qui tombent dans la mer. On retrouve une végétation luxuriante qui fait penser aux paysages de jungle malaisienne. Les enfants ont réussi à se baigner, malgré le froid de l'eau et les nuages peu encourageants ; les requins n'ont pas voulu d'eux cette fois-là...


       Le lendemain, départ tôt pour rejoindre Port Elisabeth... Ah non, encore raté, car une roue avant est crevée (repérée bien sûr une fois que le coffre est bien chargé !...) et il faut la changer puis la faire réparer, ce qui annulera nos efforts pour s'être levé tôt. Ceci dit, nous avons expérimenté le Midas local, c'est à dire un cabanon en tôle à la sortie de la ville avec 3-4 gars, 2 masselottes, un compresseur et une baignoire remplie d'eau de la rivière en contrebas. En 20 mn, Le pneu est réparé avec une mèche et ça nous a coûté 25 rands, soit environ 2 euros ! Et les gars ont du boulôt jusque là, ce qui n'est étonnant vu la qualité des routes, des pistes et des véhicules en général !


        Après ce faux départ, près de 600 km avalés dont une bonne moitié sous la pluie et dans une purée de poids, qui nous commence à nous faire regretter le nord du pays et son ciel bleu sans nuage, depuis notre arrivée dans le pays.
       
       A mi-chemin, nous dormons à Port Elisabeth, où nous avons failli rester bloqués à cause du portail électrique qui ne voulait plus s'ouvrir. Le boy du logement a sorti 3 rallonges et un couteau de cuisine (??), s'est mit à relier les rallonges entre elles en dénudant les fils avec les dents et en faisant des épissures, tout cela pour amener le courant au moteur du portail... Au bout de 15mn d'essai infructueux, Bruno à réussi à démonter le couvercle du moteur du portail (il n'a toujours pas compris comment, vu qu'il était verrouillé !) et, en appuyant sur le premier bouton visible, le portail s'est ouvert... Nous avons alors lâchement abandonné notre hôte avec son couteau, ses bouts de fils et son portail bloqué en position ouverte !
       A midi, pause déjeuner à Jeffrey's bay, LE spot de surf de l'Afrique du Sud. Et depuis la magnifique plage, nous avons observé... aucun surfeur ! Enfin si, un groupe d'une trentaine de dauphins qui chassaient et de temps en temps surfaient les superbes rouleaux : une vraie chance de pouvoir les admirer ainsi ! Et dans cette ville, une ambiance très américaine encore une fois, de par les immenses maisons sur la plage, le restaurant, quasi copier-coller d'un resto que nous avions fait près du lac Powell, ... c'est assez rigolo de revivre, à la fin de notre périple, des moments gardés en tête 9 mois plus tôt, à des milliers de km d'ici  ! 


         Après une nuit un peu frisquette et surtout pluvieuse, nous profitons d'une belle journée pour randonner aux alentours de la ferme où nous logeons, qui donne sur l'océan, au sein du parc Tsitsikamma, qui a été créé pour sauvegarder quelques rares hectares de forêt indigène qui n'ont pas été totalement coupés par les colons. La côte, restée donc sauvage, est très jolie, avec ses montagnes qui plongent dans la mer.



         Le jour suivant, nous poursuivons notre route vers l'ouest en commençant par visiter 2 parcs animaliers : le premier sur les singes, principalement récupérés après une période de domestication (qu'ils supportent mal après 3-4 ans) et à qui il faut ré-apprendre à vivre dans la nature ; le second sur les oiseaux, dans une immense volière crée dans un petit vallon. Les enfants ont bien aimé cette pause animalière, guidée en français pour les singes en plus ! 





        Le soir, nous faisons halte à Knysna, tristement célèbre pour les supporters du foot tricolores il y a 1 an (l'affaire du bus...). Cette petite ville semble très agréable, avec à la fois sa lagune reposante et à quelques centaines de mètres plus loin sa cote abrupte, où se nichent de superbes villas. Du coup, le lendemain matin, après avoir admiré la vue sur la lagune et la mer du haut du point de vue surplombant la ville, nous lézardons dans la petite marina sous le soleil qui chauffe doucement. Dommage de passer si rapidement...



     Après de nouvelles heures de route, nous arrivons sur Oudshoorn, plus à l'intérieur des terres, au milieu de montagnes moyennes, dont on ne se lasse pas qu'elles nous accompagnent au fil des kilomètres. Ici, c'est le territoire des autruches, qui sont élevées pour leur viande et leur cuir. Il y a 100 ans, c'était pour les plumes, que quelques colons avaient créé ces élevages : à cette époque, le poids de plume valait celui de l'or. Nous visitons un élevage, avec un guide francophone (décidément, merci les expatriés du Gabon) qui nous fait découvrir cet animal très original et finalement attachant. Nous aurons même le droit de monter sur l'une d'elle, mais pas de faire de rodéo, le sol pouvant être glissant avec la pluie de derniers jours. Là encore, Tom et Lise vont garder quelques souvenir en tête ! Pour parachever notre découverte de cet animal au long cou, nous testons le soir le pavé d'autruche au BBQ (faut être motivé car le thermomètre ne doit pas dépasser 6-7 degré), et bien c'est excellent, avec une texture de steak de bœuf et un goût se rapprochant du canard.



         Enfin, nous programmons notre dernière longue tirée jusqu'à Capetown, soit 5 à 6 heures de route. Tom réussit à nous convaincre de visiter une grotte avec de longues et blanches colonnes drapees à 6km de notre chalet, avant de partir. Malheureusement pour lui, et pour nous tous, nous crevons un pneu juste avant d'y arriver : une belle vis dans le flanc d'un pneu arrière. Du coup, changement de programme, de pneu, et retour à Oudshoorn pour faire réparer cette nouvelle roue (décidément, 2 crevaisons en 1 semaine, ça commence à devenir pénible !). Le Midas local ressemble plus à ce qu'on connaît en France, avec des outils et un atelier dignes de ce noms, et la réparation avec un patch est plus conventionnelle également que la précédente réparation. Même temps de réparation (20mn) mais facture 2 fois plus élevée : 60 rands, soit un peu moins de 4 euros, ça reste étonnamment bon marché, comparé à la France !

         Nous reprenons la route sereinement cette fois jusqu'au Cap, sous un beau ciel asur ensoleillé et toujours au milieu des si belles montagnes. La route est large, sans défaut, sans animaux sur les bas-côtés, sans marcheur le long, peu fréquentée, le trajet est agréable...