lundi 13 avril 2015

Hiroshima et Takayama (Japon)

(Du mardi 7 au lundi 13 avril)
         Le mardi, nous quittons les grands-parents, un peu difficilement pour Tom et Lise, directement dans un des trains qui nous mènent à Hiroshima, à environ 5 heures de Shikansen depuis Tokyo.

          Au programme des 2 jours sur Hiroshima, la visite du Parc du Mémorial de la paix, avec ses nombreux musées et mémoriaux consacrés à la bombe du 6 aout 1944, et la visite de Miyajima, une île à 10mn d'Hiroshima, classée "un de 3 plus beaux sites du Japon".
         Notre point d'orgue du Parc de la paix reste le Musée du Mémorial de la Paix, qui montre successivement l'explosion de la bombe, les dégâts immédiats de" Little Boy", d'abord sur la ville, puis sur les hommes, puis les conséquences des radiations, les semaines et mois qui ont suivi. Les images, les maquettes, les films, les objets, tout est fait pour mettre en évidence la puissance de la bombe et le traumatisme humain et matériel qui en a découlé. La visite se termine par un appel à la paix et à la dé-nucléarisation des armes dans le monde, avec une pétition à signer pour ceux qui le souhaite (on l'a signé, ceux qui veulent peuvent le faire sur Internet, avant remise à l'ONU). On ressent une grande émotion chez l'ensemble des visiteurs. Lise, qui n'aime pas les choses violentes, n'était pas vraiment à l'aise et Tom a semblé comprendre que le sujet était important ; s'il ne s'est pas étendu sur les questions pendant et après la visite, il nous reparlera certainement de cette visite par lui-même un jour ou l'autre... Les écoliers étaient nombreux ce jour-là à sillonner le parc, qui doit certainement prendre des allures de lieu de pèlerinage pour tout Japonais. Nous avons achevé la journée en parcourant quelques rues commerçantes de la ville, qui nous a semblé finalement très agréable à vivre, en mélangeant tragédie du passé et obligation de continuer à vivre.

Maquette à l'échelle du "petit soleil" à 500m au dessus de la ville ; la fumée du champignon atomique, non représentée monterait à 12m au dessus de la maquette !
Objets retrouvés déformés après l'explosion
      Le lendemain, nous prenons le train (20mn) puis le ferry pour aborder Miyajima. Un tori immense sur l'eau nous accueille (il est, selon notre guide, le monument le plus photographié du Japon). Nous passons rapidement la ville, assez touristique, avec son temple sur l'eau (seulement à marée haute !), pour nous engager dans l'ascension du Mont Misen (530m), avec ses sentiers de 2 heures de marche (nous avons snobé le télécabine, au grand dam des enfants !) et ses centaines de marches en pierre. Mais l'effort en valait la peine, la vue panoramique sur l'île et le continent, avec ses montagnes qui se dessinent dans la brume est vraiment unique. Dommage que le soleil jouait un peu trop à cache-cache ce jour-là... Nous avons retrouvé par hasard Hélène, une française qui nous avait réveillés à minuit dans un hôtel de Pékin, 15 jours auparavant (on l'avait transférée de chambre sans la prévenir...). Comme quoi, le Japon est tout petit ! Les enfants lui ont fait la conversation tout au long de la redescente !



Une réunion de bouddhas, dans le superbe sanctuaire qui débute notre ascension
         Vendredi, nous voilà repartis en train pour Takayama. Nous faisons en route une halte pour visiter le château d'Himeji, juste ré-ouvert après 5 ans de renovation. C'est un joyau architectural du Japon. Malheureusement, ce jour-là, il pleut à verse et le quart d'heure de marche pour arriver au château depuis la gare, suivi de l'heure d'attente sans parapluie (merci aux quelques Japonais qui nous ont hébergés sous le leur !) pour entrer dans le bâtiment, qui se visite sans chaussures (gla-gla !), nous a quelque peu gaché le plaisir de la visite, que nous avons écourtée (tant pis pour les jardins !) en nous réfugiant au chaud pour déguster d'excellentes nouilles japonaises maison. Ce château, sur 6 étages, reste extraordinaire dans sa structure en bois et son enduit typique blanc le rend encore plus majestueux au milieu de la ville. Il est réellement magnifique !


       En séchant dans le train, nous rencontrons une famille suisse, qui fait comme nous un tour du monde, avec une fille de 9 ans et un garçon de 7. Les enfants passent un bon moment à jouer ensemble, pendant que les parents échangent sur leurs expériences respectives, qui se rejoignent en de nombreux points. Nous nous donnons RDV le lendemain soir pour prolonger cet échange, pour la plus grande joie des enfants. Puis nous rejoignons notre hôtel, qui est en fait un temple, dont les à-côtés ont été aménagés en chambres : c'est unique et, une fois de plus, nous profitons d'une superbe chambre agencé traditionnellement, avec ses futons, ses tables basses, ses tatamis et ses portes en papier. Une adresse mémorable !

         Samedi, à Takayama, rythme cool, avec au programme la visite d'un village reconstitué à partir de maisons traditionnelles de campagnes, venant de différentes localisations dans la régions. Différents métiers anciens y sont présentés (tissage, sculpture sur bois, production de fil de soie, fabrication de sandales en paille....). On y passera finalement beaucoup plus de temps que prévu, et encore, il a fallu tirer les enfants pour en partir !

Tom en pleine admiration -voire méditation- devant cet artisan !
Le soir, grosse déception pour les enfants, et en particulier pour Tom : les Suisses nous ont posé un lapin ! Après une heure d'attente dans le froid, nous nous sommes résolus à manger seuls. Tom ne s'en est pas remis de la soirée ! C'est à ce genre d'anecdotes que l'on perçoit le besoin des enfants à se raccrocher à des repères... dommage pour ce rendez-vous manqué ! 

       Le lendemain, nous errons dans le vieux quartier de Takayama, qui est composé de maisons basses traditionnelles qui peuvent avoir jusqu'à 300 ans, aujourd'hui reconverties pour la plupart en magasins, restaurants ou encore brasseries de saké. Nous passons par le Takayama Jinya, le palais du gouverneur de la province d'Hida, qui nous rappelle étrangement, dans son rôle (gestion de la province, collecte de impôts, palais de justice,...) et dans son arrangement architectural, le palais du gouverneur à Pingyao, visité il y a 3 semaines en Chine ... Nous visitons également un musée qui présente les chars richement décorés utilisés pour 2 festivals annuels (celui de printemps démarre le lendemain de notre départ), un autre sur les temples rococo de Nikko (à 3h de Tokyo), où nous n'irons pas, et un 3ème sur les marionnettes articulées, utilisées sur les chars pendant les festivals : il y en a 5 catégories, selon leurs mouvements et elles sont toutes animées par des professionnels. Nous enchaînont sur une promenade de 2h qui traverse de nombreux temples et sanctuaires, en bordure de ville, sur les flancs de montagne. Le nombre de temples au Japon ainsi que leur état de préservation est réellement remarquable. Dans la forêt, Tom repère une grosse bête qu'aucun de nous ne sait identifier (animal préhistorique ?)...

Intérieur d'une maison traditionnelle
   
Marionnettiste traditionnel à l'oeuvre...
       Nous terminons la journée en allant déguster un succulent steak de bœuf de Hida, le concurrent du bœuf de Kobe, réputé pour sa viande ultra-persillée et extrêmement tendre : nous nous sommes bien régalés !

       Lundi, sous la pluie (décidemment, nous avons été chanceux pour nos 2 jours à Takayama), dernier voyage en train pour rallier Tokyo, avant notre départ pour la Malaisie mardi matin. La pluie continue sur Tokyo nous aide à avoir moins de regrets à quitter le Pays du Soleil Levant...

2 commentaires:

  1. Pourquoi les petits bouddha ont des bonnets ??? Sinon toujours de belles photos et j'ai flashé sur la photo du château (en arrière plan) avec des cerisiers (2eme plan) et des fleurs rouges (1er plan) et maman aussi . Je vous souhaite de découvrir encore plein de magnifiques paysages.

    bisous à vous 4 Isis

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    1. Nous avons plusieurs fois vu des petites statues de pierre (bouddha ou autre) habillées de bavoirs, d'écharpes ou coiffées, toujours près d'un temple, mais nous n'avions pas d'explication ...
      J'ai trouvé une explication sur un blog, la voici :
      "la couleur rouge n’a pas été consacrée que pour des cultes de maladie et pour réprimer démon, mais aussi pour des cultes de guérison, de fécondité, et aussi pour les accouchements. Les rôles traditionnels de Jizô sont là pour nous sauver des tourments des démons de l'enfer, pour apporter la fécondité, pour protéger les enfants, et pour accorder la longévité - ainsi Jizô est souvent paré de rouge."
      Bisous à vous 3. Virginie.

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